L'épigénétique, c'est fantastique

Publié le 26 octobre 2021 à 14:25

Chaque cellule contient un noyau qui renferme notre identité génétique répartie sur 23 paires de chromosomes. Qu'il s'agisse d'un hépatocyte (cellule du foie), d'un cardiomyocyte (cellule du cœur) ou d'un neurone, bref quelle que soit sa localisation, chaque cellule renferme dans son noyau la même information génétique.

 

En théorie, donc, une cellule du foie pourrait produire de l'insuline (qui est produite par les cellule β du pancréas) ou des hormones thyroïdiennes, ce qu'elle ne fait pas, sinon ce serait un joyeux bordel ! Elle ne le fait pas, car la nature, qui est bien faite, a doté les gènes du noyau des cellules de promoteurs et d'inhibiteurs. Ainsi le gène PDX1, qui code pour l'insuline, est affublé d'un inhibiteur dans toutes les cellules de l'organisme, l'empêchant de s'exprimer, sauf dans les cellules β du pancréas où ce gène est précédé d'un promoteur, l'autorisant donc à s'exprimer.

 

Qu'est-ce tout cela veut dire ? Et bien cela veut dire qu'il n'y a pas de fatalité génétique et que tout n'est pas écrit à l'avance sur le Grand Rouleau, comme dirait Jacques le Fataliste, notamment dans les prédispositions génétiques actuelles à certaines maladies tels que le cancer, la maladie d'Alzheimer, la mucoviscidose, et bien d'autres encore. Nous pouvons, par notre mode de vie, notre manière de nous alimenter, influer sur l'expression de nos gènes. Cela s'appelle l'épigénétique.

 

Nos gènes sont plus sensibles qu'on le croit à ce que nous leur donnons à manger, à boire, à la sédentarité ou à l'activité physique, à ce que nous respirons au quotidien. Si ce n'était pas le cas, nous ne constaterions pas cette épidémie de maladies dégénératives, ou dites de civilisation, comme Alzheimer, Parkinson, le diabète, l'obésité, ou bien cette explosion de cancers au cours de ces dernières décennies. C'est le mode de vie peu sain et sédentaire, les aliments ultra transformés, les pesticides, la malbouffe, la pollution environnementale, typiques des sociétés occidentales, qui sont les responsables de la toxicité sur nos gènes, entraînant leur mutation ou leur expression pathogène.

 

L'épigénétique nous apprend que tout cela est parfaitement évitable, pourvu qu'on le veuille vraiment et que l'on reprenne notre destin en main en prenant soin de notre patrimoine génétique. Ce mot, « patrimoine », illustre cet héritage précieux que nos ancêtres nous ont transmis. Nous sommes en train de le saccager en favorisant l'expression de maladies dégénératives créées par nous-mêmes et en prédisposant les futures générations à ces maladies en leur léguant une probabilité accrue de les contracter. En effet, un enfant qui naît aujourd'hui d'un ou deux parents obèses ou diabétiques a plus de probabilité de devenir obèse ou diabétique. Pour empêcher cela, il est urgent d'inverser cette spirale négative en agissant sur nos gènes par le biais de notre mode de vie et de notre alimentation.

 

Les discours sur le déterminisme génétique qui nous disent que nous ne pouvons rien y faire sont faux. Nous n'avons pas de corps de rechange. Dès l'enfance, il nécessite d'être entretenu et bien traité. L'épigénétique, entre autres, nous montre que notre corps est doté de ressources incroyables dans lesquelles nous pouvons puiser pour qu'elles nous soient profitables, mais à la condition de renouer avec ce pour quoi nous sommes faits : bouger, manger des aliments sains et non transformés, en fuyant toutes les sources de pollution et de stress, bref en nous reconnectant avec nous-mêmes et avec la nature!

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