Le sélénium

Publié le 2 décembre 2021 à 20:31

Le sélénium est un oligo-élément qui revêt principalement des fonctions antioxydantes dans l'organisme. Nous en avons besoin en quantité infinitésimale (50 à 70 µg/jour), mais même infimes, les besoins sont primordiaux car le sélénium protège nos cellules de l'oxydation et du vieillissement, et contribue ainsi à leur bon fonctionnement. Il préviendrait donc, par conséquent, certains cancers, comme le cancer colorectal et le cancer du poumon, et diminuerait le risque cardiovasculaire. Il joue également un rôle essentiel dans le fonctionnement du système immunitaire et de la glande thyroïde.

 

Comment fonctionne-t-il dans l'organisme ?

 

Nous disions que le sélénium contribue à protéger nos cellules en piégeant les radicaux libres qui sont des molécules très instables et qui, en cherchant à se stabiliser, causent des dommages aux membranes cellulaires, aux mitochondries (les petites usines qui fournissent l'énergie), ainsi qu'à un certain nombre de molécules présentes dans la cellule.

 

Le sélénium est un constituant de la glutathion peroxydase, une enzyme composée de quatre sous-unités. Un atome de sélénium est attaché à chacune de ces sous-unités. Les enzymes sont des protéines qui jouent un rôle très important dans l'organisme. Sans elles, nous ne pourrions tout simplement pas vivre. Certaines d'entre elles, pour être efficaces, ont besoin de petits compagnons métalliques qui les activent. Ici, le sélénium, donc, pour la glutathion peroxydase, qualifiée de sélénoprotéine.

 

C'est quoi son job, à la glutathion peroxydase ?

 

Ben, c'est de lutter contre les méchants radicaux libres pardi! ces voyous qui veulent mettre à sac nos cellules. L'un des plus mauvais parmi ces criminels, c'est le peroxyde d'hydrogène (H2O2). Le glutathion les attrape, leur fait leur fête, et les transforme en petits chatons inoffensifs. Sans la glutathion peroxydase, cette transformation n'aurait pas eu lieu. Glutathion, c'est maître Yoda, et la glutathion peroxydase, c'est son sabre laser, en quelque sorte. Sauf que Yoda, lui, est inoxydable, pas le glutathion, qui a dérouillé (ou plutôt rouillé) dans la bataille. Une autre enzyme, la glutathion réductase, viendra rendre tout son lustre au glutathion qui, à peine rétabli, devra repartir pour une nouvelle mission commando antioxydante.

 

Ainsi la glutathion peroxydase est-elle présente à l'intérieur de la cellule, mais également dans sa membrane. Dès qu'un glutathion est en alerte, elle accourt aussitôt.

 

Plaisanterie mise à part, l'oxydation est un processus tout à fait normal. Ce qui n'est pas normal, c'est que les cellules de l'organisme se fassent déborder par l'accumulation de radicaux libres susceptibles de causer des dégâts irréversibles et des problèmes de santé à long terme. Vous avez donc compris que sans sélénium, le sabre laser ne s'allume pas !

 

Dans quels aliments trouve-t-on le sélénium ?

 

Les championnes du sélénium sont les noix du Brésil (je sais, c'est pas local du tout). Seulement une ou deux noix couvrent les apports quotidiens. Les huîtres, le thon, le flétan, la morue, le maquereau, le saumon, et tous les autres poissons, de manière générale, en sont bien pourvus également. D'autres aliments tels que les œufs (le jaune), les cuisses de poulet bio, le porc, le lait entier UHT, le mascarpone, les lentilles blondes, les olives noires, le pain complet contiennent des quantités intéressantes. Les céréales et les légumes ont une teneur variable qui dépend de la richesse ou non du sol en ce minéral.

 

Je déconseille de prendre des suppléments de sélénium, surtout combiné à de la vitamine E (qui a aussi une activité antioxydante). Dans les années 2000, l'étude SELECT, censée évaluer les effets d'une supplémentation combinée en sélénium (200 µg, ce qui est élevé) et en vitamine E (400 UI, soit 267 mg, ce qui est relativement élevé là aussi), a été interrompue car elle augmenterait les risques de développer un cancer de la prostate chez les hommes. Une alimentation bien choisie, diversifiée et équilibrée, couvre normalement les besoins en sélénium tout en conservant ses effets protecteurs. Consommer régulièrement les aliments indiqués permet de prévenir toute carence qui pourrait être néfaste, sachant qu'il est difficile pour tout un chacun de connaître son taux de sélénium sanguin. Les personnes à risque de carence dans notre pays sont les personnes atteintes d'une maladie intestinale grave comme la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse au cours desquelles l'absorption des vitamines et des minéraux est défaillante. Cependant, comme on l'a vu, les besoins sont tellement infimes qu'une carence peut passer inaperçue et causer des dysfonctionnements au niveau cellulaire, qui peuvent eux-mêmes entraîner des défaillances au niveau des différents organes. De plus, la prise de certains médicaments qui agissent sur l'estomac peut aussi réduire l'absorption du sélénium.

 

En conclusion, être conscient de l'importance du sélénium doit nous conduire, comme nous l'avons fait, à identifier les aliments qui nous garantiront un bon approvisionnement et une efficacité toujours bien meilleure lorsque la substance ingérée en même temps que sa matrice naturelle que lors d'une supplémentation mal maîtrisée. En cas de pathologie intestinale ou de prise de médicaments susceptibles d'entraver l'absorption du sélénium, il est bien de voir avec son médecin si une supplémentation doit absolument être mise en place afin d'éviter des complications.

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.