De Homo sapiens à Homo "ça coince"!

Publié le 4 janvier 2022 à 17:45

Nos ancêtres du paléolithique n'avaient pas le bonheur et la joie de connaître le diabète de type 2, l'obésité, les maladies cardiovasculaires et bon nombre de maladies auto-immunes « à la mode ». J'ironise car je crois fermement que l'alimentation ou un régime alimentaire bien mené tels que le régime paléo ou le régime cétogène, qui en est proche, que l'on taxe de régimes « à la mode » peuvent améliorer la santé.

 

Je sais que les diététiciens n'aiment pas le mot « régime » car il est souvent associé à la restriction ou à l'exclusion de catégories d'aliments. Pourtant, des régimes (hyperprotéinés, hyper ou hypocaloriques, sans sucre, hyposodés, sans fibres...) sont souvent mis en place en cas de pathologie de manière à ce que la santé du patient se dégrade le moins possible ou que ce dernier récupère après une dénutrition causée par une maladie. Qu'une personne saine cherche à optimiser sa santé (physique et mentale) et/ou ses performances sportives et cognitives grâce à une alimentation bien choisie ne me choque nullement, à condition de ne pas faire n'importe quoi, bien évidemment, et de faire appel, le cas échéant, à un professionnel de la nutrition.

 

Pourquoi dis-je cela ? Les paléoanthropologues ont étudié les os de squelettes d'hommes et de femmes du paléolithique. Les analyses ont révélé que nos ancêtres étaient rarement carencés. Par exemple, excepté pendant la période de l'allaitement, ils ne consommaient absolument pas de produits laitiers, recommandés de nos jours pour l'apport en calcium. Or, Homo sapiens avait une alimentation très riche en végétaux qui contiennent également du calcium et passait les deux tiers de son temps à l'extérieur, exposé à la lumière du soleil. Ainsi n'était-il nullement carencé en vitamine D, vitamine qui favorise, entre autres, l'absorption du calcium.

 

Ça coince...

 

De nos jours, on peut dire que « ça coince » alors que nous vivons dans l'abondance. Contrairement à Homo sapiens, nous passons le plus clair de notre temps à l'intérieur. Résultat : quasiment 2/3 de la population est carencée en vitamine D, ce qui entraîne une moins bonne absorption du calcium, donc une fragilisation du système osseux, mais aussi une fragilisation des systèmes immunitaire et cardiovasculaire.

 

L'industrie agroalimentaire, par ses procédés et ses techniques de fabrication, a appauvri les aliments, les vidant de toutes leurs substances nutritives que sont les vitamines et les minéraux. Ce que cueillait et chassait Homo sapiens était, au contraire, d'une densité nutritionnelle optimale puisque la nourriture était préparée, cuisinée, et consommée quasi immédiatement. Pas de frigo, pas d'appertisation, pas de stockage. Tout cela pour dire que nous croulons sous l'abondance et sommes souvent portés à faire de mauvais choix alimentaires, induits en erreur notamment par les stratégies marketing qui font passer une voiture sans permis pour une Rolls Royce.

 

L'agriculture industrielle n'est pas pour rien non plus dans les carences que nous constatons. Les sols appauvris par les engrais chimiques et autres pesticides ont conduit à une dévitalisation des plantes qui sont aujourd'hui beaucoup moins riches en ces micronutriments qui sont indispensables à un fonctionnement optimal de l'organisme. Privilégions donc l'agriculture biologique et locale, plus respectueuse des sols, de la vie qui s'y trouve, et de la nature de manière générale.

 

Il n'est pas question de revenir au paléolithique pour autant, bien sûr. Mais si l'on ne veut pas y revenir contraints et forcés par nos excès actuels, il serait grand temps de s'inspirer de cette période-là où se procurer à manger était autrement plus difficile qu'aujourd'hui. Il serait grand temps de se reconnecter avec la nature (et avec notre propre nature). En effet, Homo sapiens faisait partie intégrante de la nature et pratiquait inconsciemment le biomimétisme. Dans la nature, rien ne disparaît, tout se transforme. Lorsque Homo sapiens abattait un animal, tout était récupéré (peau, os, tendons...) pour faire des objets. Pas de décharges, pas de poubelles, pas de vide-greniers, pas de Vinted, tout était consommé, rien n'était gaspillé. Homo sapiens cherchait sans doute, lui aussi, à améliorer ses conditions de vie, son confort, à assurer sa sécurité alimentaire et physique. Il était en quête perpétuelle de mieux, mais il n'avait pas, comme nous, à se poser des questions sur son impact écologique car il n'en avait pas plus que tous les animaux qui l'entouraient.

 

L'évolution a fait ce que nous sommes devenus : des êtres paradoxaux ayant réussi à survivre à la rudesse de Mère Nature tout en ayant profité, et même abusé, de sa générosité (une mère gronde mais pardonne aussitôt), des êtres étant parvenus à satisfaire et à assurer leurs besoins vitaux tout en ayant créé toutes sortes de maladies chroniques liées à nos excès et à nos caprices.

 

 

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